[Synthèse] Faut-il parler de son handicap en entretien d’embauche ? Comment le faire ?
« Il est difficile de parler de son handicap lors d’une recherche d’emploi car beaucoup pensent que tous les handicaps impactent la vie professionnelle…»
Synthèse de l’atelier animé par Karine MAZUÉ en novembre 2021
Introduction
Savoir parler de son handicap à son futur employeur.
La peur d’être discriminé place très souvent le candidat en situation de handicap dans le silence. En effet, il n’est jamais simple d’évoquer son handicap surtout lorsque celui-ci ne se voit pas. Jamais simple et pourtant nécessaire !
Tous les conseillers en emploi sont unanimes pour dire combien il est important d’être au clair sur la question du handicap et de ne pas hésiter à en parler lors de l’entretien.
Si vous avez une RQTH (Reconnaissance Qualité de Travailleur Handicapé) ou si vous êtes bénéficiaire d’une AAH (Allocation Adulte Handicapé) ou d’une pension d’invalidité, il est important de le signaler à votre employeur.
Un recruteur ne connait pas toujours tous les handicaps et encore moins tous les aménagements de poste possibles. Évoquer cette question avec lui ouvre des perspectives pour optimiser l’intégration.
Par exemple : vous pouvez expliquer très concrètement les aménagements de poste dont vous avez bénéficiez dans les précédents emplois mais surtout, vous pouvez démontrer votre capacité d’adaptation.
Parler de votre handicap en toute transparence, c’est prouver que votre situation n’est pas taboue, que vous restez ouvert aux échanges et que vous savez assumer le regard de l’autre. Ainsi, il vous sera plus aisé de ré-orienter l’entretien sur vos compétences, vos capacités d’adaptation et votre volonté d’intégrer l’entreprise.
Les ressources
1) Le diaporama utilisé par Karine MAZUÉ lors de sa présentation.
Télécharger le diaporama (pdf – 1,85 Mo)
2) Quelques conseils pratiques
Être honnête avec le recruteur, c’est être honnête avec soi-même !
Lorsqu’un candidat évoque clairement son handicap avec le recruteur, il devient plus facile d’évaluer au plus juste les modalités de réalisation des tâches confiées. La réalisation du travail attendu ne doit, en aucun cas, placer le salarié en situation difficile et mettre sa santé ou son intégrité en danger.
En effet, la prévention des risques et la santé restent prioritaires et le candidat lui-même doit pouvoir, au cours de l’entretien, évaluer ses capacités à répondre aux exigences de poste de travail le plus précisément possible. En cas de doute, il est important de savoir différer la prise de poste voire de refuser le poste et de solliciter avec son conseiller (Cap Emploi par exemple) pour refaire le point.
Quoi qu’il en soit, il faut savoir que le recruteur ne peut pas poser de questions « indiscrètes » sur le handicap (en connaître les causes ou les symptômes par exemple) et que seules les interrogations en lien direct avec le poste de travail sont autorisées. L’employeur est également soumis à une obligation de confidentialité et il ne pourra pas évoquer le handicap avec les autres salariés de l’entreprise.
Le travailleur en situation de handicap, un élément différenciant…
Toutes les entreprises d’au moins 20 salariés doivent employer des collaborateurs en situation de handicap dans une proportion de 6 % de l’effectif total. Si l’entreprise n’atteint pas ce quota, elle est dans l’obligation de verser une contribution annuelle. C’est la raison pour laquelle l’emploi direct est la façon la plus pertinente de remplir cette obligation et tous les types d’emploi comptent afin d’encourager les recrutements : Intérim, stage, CDD et CDI que ce soit à temps plein ou à temps partiel.
Dans le cadre de cette obligation, les offres d’emploi précisent : « le poste est ouvert aux personnes en situation de handicap ».
Mais finalement, c’est le candidat qui décide !
Parler de son handicap est surtout une affaire de situation. Il est conseillé d’évoquer son handicap que s’il peut avoir des incidences directes sur la nature de l’emploi ou la réalisation des tâches demandées.
Dans certains cas, il est préférable d’en parler dès le début et de le mentionner sur le CV. En revanche, pour d’autres emplois, il n’est absolument pas nécessaire de l’évoquer.
Il est important que le candidat s’approprie pleinement la façon dont il va parler de son handicap et comment il va pouvoir dépasser le sujet pour amener le recruteur à voir en lui une future ressource pour l’entreprise.
Pour cela, il ne fait pas hésiter à en parler avec des conseillers à l’emploi pour préparer les entretiens de recrutement et pourquoi pas avoir recours à des simulations pour mieux s’entrainer à faire face à cette situation.
Être handicapé… oui, mais pas que !
Dans tous les cas, le handicap ne doit jamais être le sujet central de l’entretien. Il est important d’orienter en permanence l’entretien sur les compétences et l’adéquation du profil au poste de travail ciblé.
Le handicap est victime de nombreuses idées reçues et de stéréotypes : le candidat a tout intérêt à avoir une attitude positive, un esprit d’ouverture et une volonté de dialogue pour « leur tordre le cou » et ainsi démontrer au recruteur que le poste peut lui être proposé !
3) Pour aller plus loin
Au sujet des entretiens de recrutement :
- Région Job présente de nombreux arguments en faveur de l’évocation du handicap pendant l’entretien d’embauche :
https://www.regionsjob.com/conseils/parler-handicap-entretien-embauche.html - Le Centre d’Info Jeunesse conseille également de jouer franc-jeu avec le recruteur :
https://www.cidj.com/emploi-jobs-stages/nos-conseils-pour-trouver-un-job-ou-un-emploi/faut-il-parler-de-son-handicap-lors-d-un-entretien-d-embauche - Pour Keljob, il faut prendre les devants !
https://www.keljob.com/articles/comment-parler-de-son-handicap-en-entretien-d-embauche - Hello Work Place présente des cas différents pour mieux connaître les bonnes attitudes à avoir pendant l’entretien de recrutement :
https://www.helloworkplace.fr/place-accorder-handicap-lors-de-lentretien-dembauche-laborder/